Des plantes messicoles...

 

Les messicoles sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les moissons.

Coquelicot       Bleuet

Nielle des blés Miroir de Vénus Miroir de Vénus

Le coquelicot et les bleuets ont disparu de nos champs de céréales devenus des uniformités blondes à l'époque de la moisson. Les plantes messicoles accompagnent nos cultures depuis longtemps ; comme elles, beaucoup sont d'origine moyen-orientale. Vivaces ou annuelles, elles sont adaptées à survivre aux labours et à profiter des soins culturaux. L'agriculteur y voit des mauvaises herbes à détruire : il trie ses graines et traite mécaniquement ou au moyen d'herbicides, pratiques efficaces au point de faire craindre que ces espèces disparaissent, amoindrissant la richesse botanique (biodiversité). Des conservatoires s'emploient à maintenir des populations messicoles ; des jachères " flore sauvage " sont à promouvoir...

Germination des messicoles : les messicoles au sens de JAUZEIN, sont des annuelles d'hiver, germant en automne (graines sans dormance ou facilement levée) ou en hiver (dormance levée par exemple par un froid humide). Elles sont aptes à supporter un certain froid hivernal, mais de plus, pour beaucoup, ce froid est nécessaire à la vernalisation (aptitude à fleurir) : des Adonis (j'ai essayé avec Adonis annua et A. flammea) peuvent germer au printemps mais restent à l'état feuillé puis meurent sans fleurir. Idem pour Androsace maxima, Ceratocephala falcata. Bromus arvensis est un cas particulier car semé au printemps, il devient bisannuel (aussi bien dans la Sarthe que dans l'Isère). D'autres espèces ont simplement des taux de germination et/ou de floraison plus élevé quand on les sème en automne (Agrostemma, Bifora radians, Caucalis platycarpos, Centaurea cyanus, Conringia orientalis, Ranunculus arvensis,... ) mais peuvent se reproduire semées au printemps. D'autres enfin, germent préférentiellement ou exclusivement au printemps (du moins chez moi en Isère ) : Polycnemum sp, Stachys annua. Ce ne sont donc pas des messicoles sensus stricto, bien qu'elles figurent, avec d'autres, au Plan National d'Action pour les Messicoles. Il est probable ou possible que la saison de germination et/ou le milieu que ces espèces occupent (Androsace maxima se rencontre dans les pelouses écorchées basophiles en Isère, de même que Bupleurum rotundifolium) varient d'une région à l'autre, justifiant leur inclusion dans une liste de messicole valable, globalement, pour la France .

 

http://www.tela-botanica.org/page:plte_messicole

 

Les racines du mal

Les plantes messicoles appartiennent à un plus large ensemble d’espèces que les agronomes qualifient d’adventices, végétaux qui se développent accidentellement dans les cultures, plus communément appelées « mauvaises herbes ». Ainsi, considérées comme indésirables, elles subissent les assauts d’un arsenal chimique imparable. Il est indéniable que le développement excessif de certaines espèces peut se révéler problématique dans une culture, mais l’abondance tolérée d’une espèce, au-dessus de laquelle une réponse est déclenchée, est généralement bien en-deçà du seuil réel de nuisibilité.

Les causes de régression identifiées sont presque toutes liées à l’intensification des pratiques agricoles. Elles concourent à l’élimination des plantes messicoles d’une façon directe (tri des semences, traitements herbicides...) ou indirecte, par des modifications du milieu dans le but de le rendre plus fertile. Ces dernières tendent à homogénéiser les propriétés des sols et banalisent ainsi la flore adventice qui s’y développe. Parmi elles, on peut citer le drainage, la fertilisation (minérale ou organique), ainsi que divers autres amendements. La simplification des rotations, ainsi que la disparition des jachères spontanées, au profit de jachères semées et entretenues par broyage, constitue également un changement des plus défavorables aux plantes messicoles.

Pourtant, la flore adventice participe à la complexification des agro-écosystèmes, les rendant plus stables face à une perturbation. En effet, la prolifération d’un parasite peut naturellement se réguler par le biais de réseaux trophiques existant sur une parcelle. Depuis trop longtemps, l’agriculture s’est obstinée à ne maintenir qu’une seule « variété » de plante par champ, alors que c’est dans la diversité qu’elle trouvera son salut. Des programmes de recherche, actuellement en cours, portent sur les interactions positives entre plantes cultivées et sauvages. Espérons que l’agriculture puisse en profiter avant leur disparition…

http://www.observatoire-environnement.org/dsne/Plaidoyer-pour-les-plantes.html

 

Coquelicot       Bleuet

Nielle des blés Miroir de Vénus Miroir de Vénus

 

Quelques belles messicoles  du BUECH...

 

Pied d'alouette  Adonis flammé  Adonis d'été    Glaieul d'Italie

 

Buglosse d'Italie  Miroir de Vénus  Tapis de messicoles 

 

 Chardon Marie  Chardon Marie, plant entier